La Belgique possède un territoire mesurant 30 528
km² qui comprend plusieurs espèces de reptiles.
Aujourd’hui, seulement 3 espèces de serpents ont été
recensées. (Toutes en Wallonie).
On retrouve tout d’abord
la couleuvre à collier qui est
une espèce courante et totalement
inoffensive.
Occasionnellement, on en
a trouvé le long de la Wimbe. |
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La Coronelle lisse
est une espèce localisée en Belgique. Il
n’est donc pas impossible de la rencontrer. |
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Enfin la dernière est la
plus dangereuse, la vipère péliade
a été recensée en Belgique mais l’on
considère que cette espèce y est assez rare
(moins de 1.000 individus). Elle possède un
venin potentiellement dangereux pour
l’homme.
La vipère péliade est
présente à Revogne. Il y a une trentaine
d'année, on la rencontrait très fréquemment
sur les hauteurs de Revogne, au alentour du
château. Aujourd'hui, elle est devenue
rarissime. Ce qui ne veut pas dire qu'elle
n'existe plus! |
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La
vipère péliade, Vipera berus
Classe : Reptilia
Ordre : Squamata (Reptiles)
Famille : Viperidae
Genre : Vipera (Vipère)
Espèce : Vipera berus
Nom commun : Vipère péliade
Description de Vipera berus
La vipère péliade mesure en moyenne 50 cm à 70 cm de
longueur pour un poids variant de 60g à 1kg pour les
plus gros spécimens. C’est un serpent au corps épais
comportant une tête triangulaire très nettement
marquée et des pupilles verticales comme pour les
autres vipères. La queue est plus courte chez les
femelles alors que chez les mâles elle est longue.
En général, la taille des mâles adultes est plus
petite que celle des femelles. Comme chez Vipera
aspis, ses écailles sont carénées (bombées).
Le haut de son corps est couvert d’un motif foncé
représentant une bande en zigzag sur un fond gris à
beige chez les mâles alors que les femelles le fond
est de couleur rouille à marron. Sur les flancs on
observe deux rangées de tâches foncées.
Comme dans la majeure partie des espèces de vipères
d’Europe, il est possible d’avoir des individus
mélaniques, c’est-à-dire entièrement noirs.
Vipera berus est
venimeuse, elle possède des glandes
à venin reliées à des crochets canaliculés
longs d’environ 5 mm qui permettent
d’injecter le venin dans les tissus des
proies.
Au repos les crochets
sont repliés vers l’arrière dans l’intérieur
de la bouche.
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Identification par
les écailles de ce serpent.
Concernant les écailles de la vipère
péliade, on remarque que c’est un serpent
ayant une rangée de petites écailles (vert
clair) entre l’oeil et les supra-labiales
(gris), il a deux écailles apicales
symétriques (beige) en arrière de la
rostrale (bleu foncé). On note qu’il y a
trois grandes plaques céphaliques qui sont
parfois réduites à une seule. |
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Habitat de la
vipère péliade
C’est un serpent que l’on rencontre sur les
pentes des massifs à forte densité
rocailleuse où il trouvera à la fois des
abris et des lieux propices à l’insolation.
Il est possible aussi d’en observer sur les
plaines près des endroits boisés ou des
murailles de pierres. Il faut noter que
c’est une espèce qui recherche des espaces
où elle aura de multiples cachettes donc les
endroits très couverts en végétation peuvent
être d’excellent lieux pour trouver à la
fois la nourriture et fuir rapidement devant
la présence d’un prédateur. |
Comportement en milieu naturel
C’est un serpent diurne (c’est-à-dire qui vit le
jour) mais il est parfois possible d’observer des
individus la nuit si les conditions météorologiques
sont favorable. La vipère péliade tue ses proies
(petits mammifères et oisillons) grâce à son venin
très puissant (pouvant tuer un enfant).
C’est un serpent craintif qui préfèrera la fuite.
S’il se retrouve acculé quelque part, il va
s’enrouler autour de lui-même ne laissant sortir que
la tête en sifflant. Cette posture lui permet de
protéger son corps d’une potentielle attaque de
l’agresseur et de lancer sa tête (principe du
ressort) très rapidement. Certaines morsures sont
sans venin car il préfère le conserver pour chasser
plutôt que pour se défendre (souvent une simple
morsure est suffisamment intimidante).
L’accouplement a lieu vers avril, ce
qui correspond à la sortie d’hibernation. Le mâle
sortira en premier de son repos hivernal puis 2 à 3
semaines plus tard les femelles se réveilleront. La
vipère péliade est une espèce vivipare (c’est-à-dire
qu’elle ne pond pas des œufs mais que les petits
vont naître déjà formés directement dans une poche.
Durant tout l’été les femelles gestantes vont se
cantonner dans des endroits favorables au niveau
thermique pour le développement des embryons. Deux à
trois mois plus tard, une dizaine de serpenteaux
naissent et mesurent 18 cm de long pour un poids
variant de 3 à 5 grammes et s’alimenteront
rapidement de lézards et de petits batraciens.
L’espérance de vie de l’espèce Vipera
berus est d’environ 20 ans. La maturité sexuelle
arrive au bout de la quatrième année de vie pour les
mâles et au bout de 5 ans pour les femelles.
Protection de ce reptile
La vipère péliade fait partie des espèces protégées
sur l’ensemble du territoire métropolitain français
et de la Belgique. Il est totalement interdit de la
capturer, de la blesser, la tuer, la déplacer ou de
détruire sa ponte.

Source: serpent.cheloniophilie.com (texte et photos)
Ma théorie personnelle sur la
disparition des vipères à Revogne:
Auparavant, les hauteurs de
Revogne étaient formées de petites pelouses
calcaires "tiennes" (prairies,
buissons, genets, genévriers et autres fleurs
sauvages dont des orchis.).
Aujourd'hui, la nature a repris ses droits et
partout, ce ne sont plus que de grands arbres qui
occultent les rayons du soleil, l'empêchant de
réchauffer les amas de pierre et de rochers
calcaires que les vipères aiment tant. Bref, son
habitat a changé! Et ce qui a servi au développement
des chauves-souris (protégées à Revogne) a pu
détruire
les serpents.
Ceci n'est qu'une théorie à
confirmer par les spécialistes :-). DN